Le blog des activités "orientation, formations, emploi" de la Chambre d'agriculture de Loire-Atlantique

A Oléron, projet de développement de la formation en saliculture avec l’appui du bassin guérandais et du Centre de formation de La Turballe

par Frédéric Miché 19 Octobre 2017, 09:50 Formation en saliculture

La communauté de communes de l’île d’Oléron a l’ambition de développer et de restructurer la saliculture sur son territoire. Au début du vingtième siècle Oléron faisait encore partie des grands bassins salicoles de l’ouest de la France. Depuis la seconde guerre mondiale, le marais oléronais a laissé la place à l’ostréiculture et petit à petit la saliculture, sans jamais disparaitre, s’est nettement étiolée. Aujourd’hui il reste sept sauniers sur l’île.

Une délégation de la communauté de communes a pris contact avec le centre de formation de Loire-Atlantique pour développer cette filière.

Les chargées de mission de la communauté de communes à la formation professionnelle et à l’agriculture durable ont bien précisé leur stratégie : « notre volonté est de proposer de regrouper les professionnels en association, de faire un diagnostic du foncier disponible pour le développement salicole et d’inciter les futurs sauniers à se former ». C’est dans ce cadre que ces deux représentantes de l’île, ainsi que la directrice du CFPPA de Bourcefranc ont répondu à l’invitation du centre de formation de la chambre d’agriculture 44 pour mieux appréhender les enjeux de la saliculture sur un territoire et dans une filière, ainsi que la place de la formation dans la réussite des projets d’installation.

Une journée d’étude a eu lieu le 26 septembre sur le bassin guérandais. Le programme a permis de présenter l’historique de la formation qui est en place depuis bientôt quarante ans à l’initiative des paludiers de Guérande. L’accent a été mis sur l’exigence d’adapter le contenu pédagogique aux besoins et à la demande de la profession. La journée a été ponctuée de rencontres avec divers acteurs de la saliculture du territoire, paludiers, technicien de la coop, formateurs et techniciens de Cap Atlantique.

A Oléron, projet de développement de la formation en saliculture avec l’appui du bassin guérandais et du Centre de formation de La Turballe

Les témoignages ont été nombreux et ont conforté les visiteurs dans leurs axes de travail. Tel paludier a confirmé la nécessité absolue d’organiser la profession : « le succès de la saliculture à Guérande est liée à notre décision de créer un collectif avec le groupement des producteurs de sel ce qui nous a permis d’exister vis-à-vis des pouvoirs publics et d’être plus forts face à nos acheteurs… ». Tout en visitant un chantier de remise en état de saline, il a pu continuer en vantant toujours la force du collectif pour mener à bien de tels chantiers. C’est bien l’organisation en équipes dites de « chaussage » qui permet d’assurer des installations viables de nouveaux producteurs sur ce site.

Le temps prévu à la coopérative avait pour objectif de montrer les liens étroits entre la formation et l’ensemble de la profession. De fait, des producteurs s’impliquent dans les temps de formation, en salle ou sur le terrain, mais également des techniciens de certains opérateurs s’investissent sur des champs d’expertises bien précis.

Les dernières personnes visitées à Cap Atlantique, communauté d’agglomération dont dépendent les marais salants guérandais, avait pour objectif de partager avec les techniciens oléronais des procédures de gestion du foncier départemental ou du conservatoire du littoral.

En conclusion, nous pouvons laisser le dernier mot à la délégation d’Oléron : « Certes cela a été dense mais nous avons pu percevoir tous les contours de notre problématique et bien comprendre que nous devons nous inspirer de l'expérience guérandaise tout en trouvant la formule "oléronaise", adaptée à notre contexte. »

Pour notre part, nous continuerons à répondre aux attentes des professionnels de Guérande et des autres sites de production de l’Atlantique. Nous avons déjà adapté notre planning il y a trois ans pour garantir des temps longs de présence sur les sites de production éloignés de Guérande. Peut-être ces échanges amèneront la formation à projeter de nouvelles coopérations avec les professionnels de ces sites et de leurs centres de formation locaux.